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Acquisition de la première œuvre du futur Musée des Féminismes

26 févr. 2023

L'AFéMuse acquière le tableau "Mme Maria Vérone à la tribune"

Grâce à sa première campagne de financement participatif, l'Association pour un Musée des féminismes a acquis sa première oeuvre : l'huile sur toile de Léon Fauret "Mme Maria Vérone à la tribune".


Cette composition de Léon Fauret a sans doute été commandée par Femina.

Dans le n° du 1er avril 1910, elle est reproduite pleine page, avec le texte suivant :

« L’approche de la campagne électorale est l’occasion d’une certaine effervescence dans les milieux féministes. De grandes affiches apposées dans Paris conviaient les partisans et adversaires du suffrage des femmes à assister, le 11 mars, à une réunion où devaient prendre la parole les plus célèbres leaders de la cause féministe. Et, de fait, c’est dans une salle comble que tour à tour, M. M. Marcel Sembat, Beauquier, F. Buisson, députés, d’Estournelle de Constans, Joseph Ménard, et Fournière, développèrent leurs opinions diversement favorables au suffrage des femmes. Après eux, Mmes Oddo Deflou, Hubertine Auclair (sic), et Nelly Roussel prirent la parole. Mais la triomphatrice de la soirée fut Mme Maria Vérone, l’avocate bien connue qui développa avec verve et autorité cette idée que l’article de la Déclaration des Droits de l’Homme : « Tous les hommes naissent égaux en droits » devrait être transformé de cette manière : « Tous les êtres humains naissent et demeurent égaux en droits. » L’oratrice fut acclamée. – Cette composition documentaire de M. Léon Fauret représente Mme Maria Vérone prononçant son discours. A côté d’elle, de dos, on voit Mme Marie Bonnevial, présidente de la réunion. »

L’œuvre sera également reproduite sous forme de carte postale.


L’auteur est un peintre académique : Léon Fauret (1863-1955). Il a su manier avec talent la technique de la peinture en grisaille. L’œuvre fut reproduite dans le journal illustré Femina (1er avril 1910) et sous forme de carte postale. C’est ainsi que le tableau, dont la trace avait été perdue, put être retrouvé, malgré un titre erroné : « Scène d’intérieur dans un café parisien ». Bel exemple d’effacement de la mémoire féministe !


Le tableau est particulièrement intéressant. Original, son point de vue montre l’arrière de la tribune d’où l’on découvre la salle des Sociétés savantes (8 rue Danton, 6e arr.) bondée. Rien d’antiféministe dans cette représentation : c’est rare ! L’avocate Maria Vérone prend la parole, sous la présidence de Marie Bonnevial, le 11 mars 1910. Elle défend notamment le remplacement du mot « hommes » par « êtres humains » dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.


Pour en savoir plus avec la collection « Archives du féminisme » :

  • Colette Cosnier, Les dames du Femina. Un féminisme mystifié, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2009, 308 p.

  • Anne-Sarah Bouglé-Moalic, Le vote des Françaises. Cent ans de débats 1848-1944, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2012, 362 p. Prix spécial de l’Assemblée nationale.

  • Alban Jacquemart, Les hommes dans les mouvements féministes. Socio-histoire d’un engagement improbable, préface d’Olivier Fillieule, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2015, 342 p.

  • Christine Bard dir., Les féministes de la première vague, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2015, 229 p.


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